Les enseignants mauritaniens se sont engagés aujourd’hui 21 février 2022 dans la grève à laquelle avaient appelé cinq syndicats du secondaire et du fondamental sous le thème « grève de l’arrachement des droits » qui doit durer 5 jours.
Cette grève, largement suivie, a connu une forte mobilisation en raison de la déception des enseignants suite au non respect par le gouvernement de son engagement de réformer le système éducatif, à commencer par l’amélioration des conditions des enseignants. Au lieu de ces réformes, le gouvernement s’est attelé à mettre davantage de pressions sur les enseignants en les exploitant au maximum de leurs énergies.
L’Instance de Coordination Commune entre. Syndicats du Fondamental et du Secondaire qui regroupe les 5 syndicats a publié a publié aujourd’hui le communiqué suivant :
« Les enseignants ont entamé aujourd’hui le lundi, leur grève dite : grève de l’arrachement des droits, qui durera cinq jours successifs. Cette grève concerne l’ensemble des établissements du Fondamental et du secondaire sur toute l’étendue du territoire national. Cette grève intervient à la suite du mot d’ordre de grève lancé par l ‘instance de coordination commune entre syndicats du fondamental et du secondaire. Les informations dont on dispose sur cette première journée montre que les enseignants ont largement suivi le mot d’ordre de grève, le taux atteignant 100% dans certains établissements.
Conjointement avec le démarrage de cette première journée de grève, les enseignants dans les wilayas intérieures ont organisé des sit in devant les directions régionales de l’éducation et devant les inspections départementales. Lors de ces manifestations, les enseignants ont brandi les cinq doléances à la tête des quelles figure la révision de la grille des salaires et la revalorisation des primes de l’enseignant de façon à lui assurer une vie digne et l’accomplissement de ses devoirs dans de meilleures conditions.
Au sein de l’instance commune de coordination entre les syndicats de l’enseignement fondamental et secondaire, tout en annonçant à tous nos militants la bonne nouvelle du succès de la grève, nous saluons leur esprit de détermination, affiché contre les intimidations de tout genre et les propositions alléchantes. Nous les invitons à plus de persévérance et d’unification des efforts, avant de réitérer ce qui suit :
– Notre condamnation des violations commises par l’administration et ses auxiliaires, qui serviront qu’ à aiguiser la volonté et la détermination des enseignants, à poursuivre leur engagement pour le recouvrement de leurs droits perdus.
– Notre invitation du ministère de l’éducation à rompre d’avec sa politique d’insouciance vis à vis de la mobilisation des enseignants en ouvrant des négociations immédiates autour des cinq revendications de la grève de l’arrachement des droits.
– Notre appel à l’endroit de l’opinion publique, ainsi qu’à toutes les parties intéressées par l’éducation, à comprendre les motifs de la grève des enseignants qui perdure depuis quatre ans, sans trouver une prise en compte réelle des autorités gouvernementales compétentes.
La grève pour l’arrachement des droits !
Vive l’unité des enseignants ! »
Ces syndicats qui, le 19 janvier passé, avaient déposé une plateforme assortie d’un préavis de grève de 5 jours, réclament la satisfaction des revendications suivantes :
1. Révision des salaires et indemnités des enseignants pour leur garantir une vie décente et leur permettre de s’acquitter pleinement de leur mission.
2. Introduction de primes pour les enseignants craie en main, et paiement de toutes les primes continuellement sur le bulletin de salaire tout au long des douze mois de l’année ;
3. Suppression du corps des instituteurs adjoints, gelé depuis des années, dans le cadre d’une révision générale du statut des enseignants du fondamental et du secondaire ;
4. Équité pour les titulaires de contrats à durée indéterminée (CDI) des enseignants du secondaire afin de leur permettre de bénéficier de toutes les primes et autres droits dont bénéficient leurs collègues du secteur ;
5. Attribution de terrains aux enseignants, tout en élaborant une politique efficace et évolutive de logement au profit des enseignants.
L’instance de coordination
regroupe les organisations suivantes :
le Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES),
l’Alliance des professeurs de Mauritaniens (APM),
la Fédération générale des travailleurs de l’éducation (FGTE),
le Syndicat Indépendant des professeurs de l’enseignement secondaire (SIPES) et le Syndicat libre des enseignants de Mauritanie (SLEM).
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